C’est l’histoire d’un enfant laid. Une stupéfiante théâtralité du vide que seul un crétin peut produire. Dans son bain, Jeremstar reçoit des candidats de télé-réalité, en affichant la tranquille aisance de ceux que la bêtise n’impressionne plus. Humiliations courantes, méchancetés en tout genres, harcèlement sur les réseaux sociaux, fake news sur son blog et manipulations par Whatsapp : Jeremstar est prêt à tout pour décrocher ses interviews.

Son insatiable soif de gloire et sa recherche de « buzz » à tout prix sont sans doute les indicateurs les plus révélateurs d’un être vide, sans relief ni profondeur. Emporté dans la douce euphorie d’un succès digital en trompe l’œil, Jeremstar berne les marques et se sent pousser des ailes : bookings en boîte, partenariats grassement rémunérés, application, livre, calendrier, articles dans Libération, L’Express et Stratégies : Il est persuadé que tout lui est désormais possible ! Loin d’avoir inventé le fil à couper le beurre, la créature qui évolue sur Snapchat est prise au piège, dans ses illusions de grandeur.

Un jour prochain, cette véritable « pute-à-clics » bénie par les publicitaires paiera le prix de ses excès. La crudité de son verbe, l’exubérance de sa verve et les valeurs putassières qu’il infuse en flux ininterrompu auprès des jeunes générations lui reviendront en pleine face, telle une charge explosive qu’il eut lui-même allumée. Jeremstar ne tardera pas à connaître la chute vertigineuse promise à tous ceux qui abandonnent leur personnalité à tous les débordements (coucou Cyril Hanouna). C’est inéluctable. Méchanceté et saleté méritent bien, comme tout ce qui est né, de périr un jour.