TRANSGENRES : LA ZONE INTERDITE

Hier soir, M6 proposait un Zone Interdite sur les transgenres. Intitulé « Être garçon ou fille : le dilemme des transgenres », le reportage avait une promesse alléchante (ou pas) : « Naître dans un corps de fille, mais se sentir garçon, ou l’inverse, c’est ce que vivent les personnes que vous allez rencontrer ce soir. ». Et nous avons été 2 981 000 téléspectateurs à faire la connaissance de Talya, Jérémy, Jacques… qui veulent qu’on les appelle « Isaac », « Laura » et « Jacquie ». Une enquête savoureuse, que Le Téléspectateur décrypte ici, pour vous.

« ME PRENDRE POUR CE QUE JE VEUX, SURTOUT CE QUE JE NE SUIS PAS »

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Après une puissante entrée en matière incarnée par « Arnaud » (une lesbienne, transsexuelle, policier et papa), nous faisons la connaissance de Tayla, une collégienne de 14 ans qui a souhaité changer de sexe pour devenir « Isaac ». Un cas édifiant, compte tenu de son jeune âge. Faute d’être tombée du mauvais côté de la barrière sexuée, la jeune fille nous explique être mal à l’aise dans son corps. Sous les caméras d’M6, la voici en train d’édifier tout un récit identitaire purement artificiel pour se convaincre qu’elle est un garçon et non une fille. Culture compassionnelle de notre époque oblige, M6 met cette enfant sur orbite pour expliquer sa propre sexualité, de sorte que le public soit touché. Le tout, sans jamais lui apporter la moindre contradiction. Comme s’il suffisait de s’auto-proclamer « garçon » pour le devenir… La magie de la télé !

MAXIME DIT LAURA

Vient ensuite le cas de Jérémy, un jeune homme qui a souhaité devenir « Laura ». Sous traitement hormonal depuis plus d’un an, Jérémy met en scène sa transformation sur Youtube (exhibition et narcissisme n’ont pas de limites). Pour lui, avoir changé de genre a semblé aussi facile que changer de chemise (sûrement achetée à Londres).
« Laura » l’affirme : il est une femme ! Des esprits naïfs – qui vont un peu vite en besogne – pourraient tout à fait prendre l’affirmation de ce Youtubeur pour argent comptant, et soutenir que, puisque Jérémy dit qu’il s’appelle « Laura », et qu’il a l’apparence d’une jeune femme, cela suffit pour dire qu’il est effectivement une femme. Hélas, les choses ne sont pas aussi simples…

PARAÎTRE FEMME, C’EST UN DROIT DE L’HOMME :

Dans le détail, il convient de regarder de plus près, et faire la part des choses, entre ce que « Laura » croit qu’il est devenu et ce qu’il est resté. Avec ses cheveux longs, son épilation laser, sa mammoplastie et sa prise intense d’hormones féminines, tout porte à croire que « Laura » est une femme. Pourtant, ce n’est toujours pas le cas. Pourquoi diable ? Parce qu’en dépit de toutes les transformations artificielles accomplies, « Laura » n’a pas pu changer ses gènes. Au mieux, il a changé de look.

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« Laura » est simplement passé de « jeune homme » à « jeune homme paré de retouches esthétiques qui lui donnent l’apparence d’une femme  ». Et hélas pour lui, cela ne suffit toujours pas pour « être femme ». D’autant que « Laura » refuse encore la vaginoplastie, intervention chirurgicale ultime qui transforme le pénis en vagin (un refus sans doute justifié pour ne pas perdre Maxime, son petit ami qui a toujours aimé les garçons). Relevons quand même que, dans le monde intellectuel qui raisonne, affirmer « je suis une femme » tout en conservant son pénis est sacrément… acrobatique… Pour ne pas dire, totalement intenable, tordu, mensonger, fallacieux ! La conclusion est sévère, mais sans appel : Impossible pour « Laura » de s’affranchir de ce que la nature a inscrit dans ses gènes. Mais les gènes, la science, la biologie et la vérité n’ont pas l’air d’être les préoccupations de « Laura ». Car ce qui compte avant tout, c’est son bonheur, bien entendu. À la 22ième minute du reportage, les jeux sont faits : « On est bien d’accord qu’un vêtement n’a pas de chromosomes XX ou XY. Il n’y a donc, par conséquent, rien de naturel quand une femme décide de porter une robe. Ou de contre-nature à ce que homme décide de le faire ».

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S’il nous sommes tous d’accord avec « Laura » pour convenir qu’aucun vêtement ne possède de chromosomes, les humains, eux, en possèdent. En outre, notre espèce est caractérisée par des chromosomes sexuels hétéromorphes : XY chez le mâle, XX chez la femelle. Alors, bien sûr, l’écriture « mâle XY » qui coule dans les veines de « Laura » ne l’oblige pas à « faire l’homme » dans la vie (aucune obligation sociale à regarder le football, se gratter les couilles, boire des bières et porter des pantalons !). Chacun est évidemment libre d’aménager la réalité à sa sauce pour la rendre plus agréable. Chacun est aussi libre de construire tout un récit autour de sa personne, et de spéculer à sa guise sur ce qu’il est vraiment. « Laura » peut très bien « faire la femme », et jouer le rôle social féminin, en portant des talons et des jupes comme les transformistes de Michou, si cela lui chante. Mais il lui manquera toujours ce fragment d’ADN qui détermine pleinement le sexe féminin. Sans ce fragment, impossible de changer réellement de sexe. Et ce, en dépit de tous les traitements et opérations chirurgicales les plus lourdes.

« LA RECONNAISSANCE DE MON CHOIX PAR LA LOI »

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Alors certes, « Laura » ne sera jamais une vraie femme. Le voilà obligé de se reconnaître dans ce nom de « Laura », dont il sait qu’il ne sera jamais vraiment le sien, puisqu’il est né avec un prénom masculin. Peu importe : sa transformation est personnelle, et si cela peut lui faire plaisir, grand bien lui fasse. Les choses pourraient tout à fait en rester là…

Hors, ce que « Laura » et les autres attendent, c’est que la société valide leur choix. Que « Laura » mente à elle-même ne suffit pas, il faut que d’autres mentent avec elle ! Voilà pourquoi « Laura » fait appel aux autres: voisins, famille, concubin… Tout le monde doit adhérer à son mensonge pour l’homologuer en vérité (auprès de l’État). Mais, que les proches mentent avec « Laura » ne suffit pas non plus. Ce qu’il faut, c’est mettre le législateur dans le coup ! Il faut que le choix de « Laura » soit inscrit et reconnu par la loi. C’est à cette condition que l’illusion sera parfaite. Comme ça, c’est toute la société qui mentira avec « Laura », et qui sera forcée de soutenir que c’est bien une femme, et non plus un homme. Bien sûr, il y aura toujours des récalcitrants (forcément présentés comme « homophobes », « rétrogrades », « étriqués », « provinciaux », et « cons », évidemment !), et c’est pour cela qu’il faudra avoir recours à la loi.

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Car ce qu’il faut, c’est que chacun soit forcé de s’adresser à Jeremy en l’appelant « Laura ». Autrement dit : forcer le plus grand nombre à mentir pour ne pas invalider les spéculations identitaires et sexuelles de 10 à 15 000 individus, dont « Laura » est le porte-parole. Et malheur à ceux qui refuseront d’y souscrire : car dans un futur proche, vous serez sûrement poursuivi en justice pour avoir refusé d’appeler « Madame » une personne dont chacun sait qu’il est « Monsieur ». Vous avez dit « monde à l’envers » ? J

EN CONCLUSION…

 

Cet article, qui ressemble à un « rappel à l’ordre des choses », est sûrement difficile à entendre pour ceux qui ont entrepris la démarche de changer de sexe, mais il est nécessaire. Il ne s’agit évidemment pas d’offenser les personnes qui insistent à changer de sexe. Elles souffrent assez de blessures profondes et de fragilités psychologiques (les menant bien souvent au suicide) pour qu’on leur épargne d’autres souffrances. Toutefois, faire reconnaître la reconnaissance du changement de sexe par le droit et par la loi nous fait rentrer dans une supercherie sans fin : plus on cherchera de nouvelles sexualités, plus on en trouvera puisque, chacun s’en trouve de nouvelles chaque jour sur Youtube (« omni-sexual », « poly-sexual », et autres « a-gender » ( ?!!)). Le droit de disposer de son corps est plus compliqué que la simple revendication du « Je veux, donc j’ai droit ». Si nous étions vraiment libres de disposer de notre corps, alors, rien ne nous empêcherait de passer une petite annonce, et proposer, par exemple, à des cannibales en herbe, de manger certaines parties de notre corps, puisque « Tel est mon choix », que « je fais ce que je veux » et que « rien ne doit jamais contrevenir à mon Bonheur ! »

Rien ne nous empêcherait de passer un deal avec un proxénète afin que celui-ci mette notre corps à la disposition de différents clients. Puisque « Tel est mon choix », que « je fais ce que je veux » et que « rien ne doit jamais contrevenir à mon Bonheur ! »

Rien ne nous empêcherait de nous greffer un sexe masculin à côté du sexe féminin (ou l’inverse), et déclarer que nous sommes à la fois homme et femme, puisque « Tel est mon choix », que « je fais ce que je veux » et que « rien ne doit jamais contrevenir à mon Bonheur ! ». Il y a bien sûr du « sans limites » au fond de toutes ces revendications. Et l’on voit bien que toutes les revendications individuelles, aussi légitimes soient-ils pour leurs auteurs, ne peuvent pas rentrer dans le cadre de la Loi. Mais vous savez, la Loi…

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