DOSSIER TABOU : COMMENT M6 A FLINGUÉ LES MUSULMANS.

Dimanche 1er Octobre, M6 diffusait un nouveau numéro de « Dossier Tabou », animé par Bernard De La Villardière. Promise à faire de belles audiences et le plein de réactions sur les réseaux sociaux, l’émission n’a manqué à aucun de ses devoirs.

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Intitulé « Harcèlement sexuel : le grand ras-le-bol des femmes », le magazine nous faisait le récit détaillé de femmes, plus ou moins jeunes, victimes d’agressions sexuelles. Le programme nous promettait de faire toute la lumière sur « ce fléau qui progresse sur les lieux de travail, dans la rue, les transports publics mais aussi à l’école ». Pourtant, quelques observations ont suffit pour comprendre que le contenu était davantage tourné vers le scandale que l’investigation.

Hier, nous avons assisté à une grande dénonciation du masculin, dont on nous expliquait qu’il était agressif-pervers-défaillant. « Les hommes, c’est tous des salopards ! », a déclaré une femme dans l’émission. Mais alors, comment expliquer l’avènement de ces comportements déplorables ? Les tentatives d’analyse étaient bien maigres : en guise d’explications, l’émission s’est tournée vers le rap, le porno et la pub avant de partir sur les quartiers. Intéressant. Voyons plutôt :

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Nous faisons la connaissance d’un groupe de jeunes filles qui prépare une opération commando : s’exhiber en tenues affriolantes dans les rues de Lyon. Parmi elles, une blondinette (que nous appellerons Hortense) nous explique le choix de sa tenue : « Je pense que ma tenue, c’est un peu la tenue de tous les jeunes. Avec des sneakers, des collants résille, que l’on voit souvent sur Instagram en ce moment, un petit short taille haute, parce que c’est mignon, et un petit haut, un petit peu décolleté, qu’on trouve souvent dans les magasins exprès pour les jeunes, avec derrière, un petit moitié-dos nu ».

Ce que la jeune Hortense n’a à l’évidence pas compris, c’est le rôle des industries : plus les industries exposeront des sneakers, collants résille et petits short taille haute, plus ils deviendront des modèles de comportement. Et plus ils se répandront dans les lycées, plus ils créeront une demande que ces industries s’emploieront à satisfaire… Il faut donc dire à Hortense et ses copines, que la tenue qu’elle revendique le droit de porter n’est absolument pas un symbole de « liberté », mais au contraire, la traduction de son asservissement à l’industrie, doublée d’une terrible régression libérale qui veut réduire les individus à leurs vêtements. Voilà le problème : dès le plus jeune âge, Hortense a été conditionnée de la tête aux pieds par des industries publicitaires et culturelles qui l’ont invitée à se « putaniser ». Les réseaux sociaux enfoncent le clou : Hortense nous présente le compte Instagram de Kylie Jenner, tel un Totem devant lequel elle se prosterne. La soumission à la consommation est totale.

Il ne s’agit évidemment pas d’accuser ses malheureuses jeunes filles, mais simplement les prévenir des projets qui leur sont destinés, en espérant qu’elles sortiront du panneau dans lequel elles sont tombées. Courage.

LA PUB,  LA MERDE :

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L’émission continue, et pointe très justement l’industrie publicitaire et musicale, rarement inquiétée par des régulations. Violence, obscénité, porno-chic, porno-trash : les pubs, et chansons adressées aux jeunes trouvent une bonne part de leur inspiration dans le porno. L’émission aurait également dû se payer la télé-réalité : « Les Anges de la Télé-Réalité », « Les Marseillais VS le Reste du Monde », « Secret Story », « Les Princes de l’Amour » et toutes ces merdes produites par un paquet d’ordures à pendre, avilissent complètement les femmes et portent une sérieuse atteinte à leur image. Ces programmes, principalement regardés par les 12-24 ans, exposent des héroïnes habillées en effeuilleuses. On y voit des pintades exalter en permanence sensualité, désir et chair. Toutes ces images, faites pour capter l’attention de l’œil et exciter la rétine, vont dans la même direction : Exciter. Alors, pourquoi s’étonner du comportement des lycéens qui, après avoir consommé des émissions aussi immondes, interpellent les jeunes filles pour les traiter de « putes » et leur dire « t’as un bon boule » ?

Il n’y a, hélas, rien de surprenant à tout cela. On ne peut pas à la fois tout faire pour stimuler le désir, et fustiger les attitudes déplorables qui en découlent. Car l’un est la conséquence de l’autre. Les hommes d’aujourd’hui ne sont pas devenus « agressifs-sexuels » par magie. S’il y a des coupables, ce sont les producteurs et diffuseurs de contenu putassier, qui, partout où ils peuvent, s’emploient à propager tout ce qui excite.

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Poursuivant l’émission, nous faisons connaissance avec Raphaël. Cet ancien professeur d’Histoire, reconverti en porte-parole d’une association, est chargé de sensibiliser les jeunes lycéens sur le sexisme. Catastrophe. Dans la bonne ligne des libérations encouragées, voilà un homme qui fait la tournée des Lycées pour expliquer que tout est de la faute du machisme, avant de fixer le dilemme suivant à son auditoire : « Est ce que vous préférez une société dans laquelle les filles peuvent se balader tranquillement, comme elles veulent, en jupe si elles veulent, ou est ce que vous préférez une société où les filles sont habillées de la tête aux pieds ? ». En gros, vous avez le choix entre la jupe ou la burka. Le reste ? Cela n’existe pas ! Si Raphaël était bien avisé, il dirait aux lycéens que, comme souvent, tout est affaire de dosage. Pas de jupe du tout, et notre société reste coincée dans les carcans moralisateurs érigés par des « pères la pudeur » qui exigent partout le retour du Religieux. Des jupes ras-la-foune, et c’est l’ouverture des plaisirs dérobés, avec la présence de corps nus qui envahissent l’espace public au point de le saturer chaque coins de rue de porno. Il faut donc trouver le juste équilibre.

 

M6, LA CHAÎNE QUI TAPAIT L’ISLAM :

L’émission se poursuit à Creil, dans l’Oise. Direction le Plateau Rouher, où vit une importante communauté musulmane. Des certains quartiers, les hommes n’acceptent pas la présence publique des femmes. Le décor est posé. Fatima, mère de famille, fait partie d’un collectif de femmes en colère, et témoigne : « Je suis venu en 89, et ici, ce n’est plus la même chose. À l’époque, je n’avais pas le voile. J’ai commencé à le remettre en 2005 ».

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« ARRETEZ DE RAMENER VOTRE MENTALITÉ DE FRANÇAIS ICI ! »

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Disons les choses : avec ce tournage dans les quartiers, M6 savait exactement le type d’image qu’elle obtiendrait. Une première lecture, très facile, voudrait provoquer l’indignation envers la communauté musulmane. Qu’on pointe du doigt une attitude radicale, et des propos rétrogrades à la limite de la misogynie. Poursuivant la lecture, une déclaration éclate : « Arretez de ramener votre mentalité de Français ici ! Ne ramenez pas votre éducation ici ! », confirmant la scission des deux mondes : l’Islam , et la société Française. Mais comment a-t-on pu en arriver là ? M6 nous laisse en plan, avec quelques pistes suggérées : le facteur culturel et religieux. Trop flou. Car cette radicalisation d’une partie des jeunes musulmans n’est pas descendue du ciel ! Comment ne pas voir ici la responsabilité du progressisme de gauche dans le processus de radicalisation des musulmans ? La société française leur inspire le plus grand mépris, car elle leur apparaît à la fois apostate, mécréante, décadente, et donc en parfaite contradiction avec leurs mœurs. Avortement, mariage gay, féminisme, dévalorisation de l’autorité masculine, mort du patriarcat, théorie des genres, PMA, ABCD de l’égalité, télé-réalité, pornographie télévisuelle : les musulmans se sentent et se disent agressés en permanence, attaqués dans leur foi comme dans leur identité la plus profonde, par nos lois et par nos mœurs liberticides. Dans cette configuration, personne ne peut être surpris par leur refus croissant d’intégrer la communauté nationale. Il y a incompatibilité. Pas la peine de leur jeter la pierre. Hélas, les choses se comprennent.

 

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