Il y a eu Kiddy Smile et sa troupe LGBT à l’Élysée. Puis, les passages piétons aux couleurs arc-en-ciel dans le quartier du Marais. Ne manquait plus que le rainbow flag recouvrant les murs de l’Assemblée Nationale, sous l’impulsion de François de Rugy. En quelques jours à peine, l’Etat a multiplié les génuflexions envers la cause bariolée, permettant au lobby d’occuper des espaces inédits de représentation publique. Mais pourquoi tant de signes d’allégeances de la part de nos élus ? Comment le torrent arc-en-ciel a t-il pu se déverser avec autant de puissance sur la France ? Décryptage sur les méthodes de ce lobby qui concentre tous les moyens pour faire avancer ses intérêts.
Vous pensiez que l’Etat, qui a un peu reculé sur la GPA, était devenu une institution rétive aux revendications LGBT ? Perdu : il leur tend les bras. Des passages piétons arc-en-ciel aux rainbow flags à l’Assemblée Nationale, en passant par le DJ militant à l’Élysée, le gouvernement déploie des actions cosmétiques et artificielles, au service du politiquement correct, manifestant ostensiblement tout l’intérêt porté, non pas aux homosexuels, mais aux revendications d’un lobby d’activistes pugnaces et radicaux. Soucieux de son aile gauche, Emmanuel Macron soigne les apparences à peu de frais : l’érection de quelques drapeaux accompagnés de 2-3 coups de peintures dans la ville de l’amour suffisent à véhiculer auprès des cervelles vides l’image d’un Président progressiste, du côté des minorités. Loin d’agir au nom des homosexuels opprimés qui vivent de vraies situations problématiques, notamment en banlieue, et parfois à la marge de leur famille, l’Etat préfère concentrer ses efforts sur des artifices colorés. Les LGBT sont chouchoutés, célébrés, glorifiés, couverts de louanges. Ils deviennent ainsi les nouvelles vaches sacrées de l’époque. Terrible aveux de faiblesse. Mais il s’agit de perpétuer une tradition revendicative, y compris lorsqu’il n’y a plus rien à revendiquer.
Arrivé à ce niveau de l’article, une mise en garde s’impose au lecteur : en consentant à en poursuivre la lecture, sachez que vous serez immédiatement soupçonné, sans autre forme de procès, d’homophobie. Attendez-vous à ce coup classique de la part des militants LGBT : si vous n’acceptez pas l’intégralité du nouveau monde décidé par ceux qui le façonnent, c’est que vous êtes restés dans les temps anciens. Ce qui fait de vous quelqu’un de déplorable, qui n’est pas « dans le coup », et qui, par conséquent, ne mérite que du mépris. La moindre opposition fait oublier aux gardiens du temple LGBT toutes les vertus généreuses qu’ils prétendent défendre. Ne pas approuver la « Gay Pride » – ou pire, oser la contester, les rend rapidement intolérants et insultants. Dans leurs discours auto-satisfaits bâtis sur du prêt-à-penser, aucune place ne saurait être faite pour les contradicteurs : ce sont des parias, des impies qui ne méritent que le bûcher !
« Mais comment ? Tu n’as pas mis le rainbow flag sur Facebook en ce jour de gay pride ? Tu es homophobe !! »
Pourtant, la remise en question de « Gay Pride » et de tous ses apparats est loin d’être illégitime. Car quoiqu’en disent les rapports d’études sur la situation française, l’homosexualité ne s’accompagne plus de discriminations majeures. À Paris comme dans beaucoup d’autres régions de France, bien des tabous sont tombés. Le temps de la répression, de la honte, de l’opprobre, des purges et de la violence est révolu. Si ce changement d’époque est évidemment à saluer, faut-il toutefois célébrer la cause gay avec autant de zèle ? Faut-il nécessairement défiler aux couleurs de la Gay Pride et afficher le drapeau arc-en-ciel sur Facebook, en signe de ralliement ? Osons même poser cette question que la panacée d’apôtres « gay friendly » radicalisés aura du mal à nous pardonner : pourquoi continuer de célébrer la « Gay Pride », qui incarne la fierté d’être homosexuel ? Si nous convenons sans peine qu’il n’y a aucune honte à être gay, y a t-il forcément une « fierté » à en tirer ? La « Gay Pride », qui s’impose toujours comme l’événement du jour, n’est plus le rassemblement des faibles contre les forts. Elle n’incarne plus la lutte pour l’égalité des droits. Ses représentants bariolés qui se trémoussent, la mine réjouie et les fesses souvent à l’air, sur de l’électro pour demeurés, constituent l’avant-garde d’une armée coriace, engagée sur tous les fronts dans une guerre polymorphe (politique, médiatique, intellectuelle, culturelle) pour faire rendre gorge à ceux qui refusent de voir la lumière de l’arc-en-ciel. Qu’ils se réjouissent : leur triomphe est total. Dans cette lutte à mort de l’idéologie conservatrice, l’armée arc-en-ciel a pu compter sur des alliés de choix : les GAFANS.
(Photo de Laurent Solly, Vice Président de Facebook France et Groupie de la Gay Pride)
Google, Apple, Facebook, Amazon, Netflix et bien d’autres membres des industries culturelles, ont mené la bataille avec eux : séries orientées, films engagés, clips orientés, filtres spéciaux, hashtags, émojis et autres gadgets colorés ont correctement répandu la bonne parole. Toutes ces émanations sont là pour nous accompagner, nous prendre par la main dans notre affiliation, afin de nous placer sous la houlette arc-en-ciel. La prééminence du combat pour les droits a été remplacée par une prétention universaliste à laquelle chacun doit souscrire, sous peine d’être soupçonné d’intolérance, ou pire, d’homophobie. Il faudra donc porter le drapeau, se vêtir et se farder de simagrées, danser sur des chars au son de l’électro, et en faire des caisses et des caisses pour échapper à la vindicte du : « Mais comment ? Tu n’as pas mis le rainbow flag sur Facebook en ce jour de gay pride ?! Tu es homophobe !! ».
INVESTIR LES APPAREILS D’INFLUENCE POUR DIFFUSER LA BONNE PAROLE :
Pour propager leur message, les activistes ont fait les choses en grand. Ils ont transformé leur idéologie en arsenal utilisable pour partir à l’assaut de la sphère politique. Leur drapeau et leurs militants fonctionnent comme un cheval de Troie à l’intérieur des espaces de représentation publique. Les voilà en pôle position pour mener, à partir de ces hauts lieux, une opération commando bien sentie susceptible d’ouvrir une polémique amplifiée sur les réseaux sociaux. Tel est leur souhait le plus cher. Dans leur désir de gratification immédiate, aucun détail n’a été négligé cette année : t-shirt militant « noir et pédé » à l’Élysée, immenses rainbow flags à l’Assemblée Nationale, et passages piétons arc-en-ciel dans les rues de Paris. La guerre est déclarée.
Mais dans leur guérilla de petits rebelles hautement révolutionnaires (selon l’idée qu’ils se font d’eux-mêmes), les valeureux guerriers bariolés se leurrent. Ils se fourrent le doigt, non pas dans le cul, mais dans l’œil. Ils ne sont les combattants d’aucune libération, mais bien les petits soldats d’une terrible régression libérale construite par leur conception du monde. Une régression qui conduit tout droit à une nouvelle aliénation. Car leur conception, prétendument émancipatrice, réduit l’humanité à sa sexualité. L’orientation sexuelle devient l’essentiel même de l’existence. Ce n’est donc pas un progrès, mais bien un retour aux époques antérieures, qui pratiquaient la ségrégation. Au lieu de développer une politique d’indifférenciation, le drapeau arc-en-ciel crée un terrain propice à une forme d’apartheid sexuel : les individus sont triés, classés, séparés et mis dans des cases, selon leur pratiques.
EN CONCLUSION :
Il faut dire à Anne Hidalgo, François de Rugis, Christophe Castaner à tous les apôtres de la Macronie, qu’ils sont à mille lieux la liberté qu’ils prétendent défendre. Il faut lui dire à quel point ils sont à côté de la plaque. À quel point ils font le jeu des communautarismes. À quel point ils s’éloignent du Bien Commun. À quel point leur conception divise et ne fait pas société. Loin de nous engager sur les chemins d’un avenir désirable, leurs actions, qui sont une méprise sur l’individu, sont l’incarnation la plus éloquente de la bêtise post-moderne. La vraie fierté, c’est de laisser ce drapeau là où il est : dans les ténèbres de l’ignorance. La honte serait de le brandir ou de le partager.